Qui est John
Welwood ?

Une psychologie du seuil

Dans Toward a Psychology of Awakening, John Welwood développe une idée puissante : celle d’une « psychologie du seuil ». Il ne s’agit pas simplement d’aider quelqu’un à aller mieux, à résoudre des symptômes, mais de l’accompagner à travers une zone de passage intérieure, un lieu où la souffrance psychologique peut devenir un portail vers une transformation spirituelle.

Ce « seuil » est l’espace où notre moi blessé rencontre la lumière de notre vraie nature. Ce n’est ni le territoire exclusif de la psychothérapie, ni celui de la spiritualité, mais un entre-deux vivant. Welwood y invite à ne pas rejeter l’ego, ni à le juger comme obstacle, mais à l’inclure, à l’éclairer, à l’aimer. Il écrit que l’on ne s’éveille pas contre son humanité, mais à travers elle.

« Notre condition humaine est à la fois notre douleur… et notre porte vers la grâce. »

Le concept de “bypass spirituel”

John Welwood est également à l’origine du concept aujourd’hui largement diffusé de « bypass spirituel » — que l’on pourrait traduire par évitement spirituel. Il s’agit d’un phénomène très répandu : utiliser des croyances ou pratiques spirituelles pour éviter de faire face à ses blessures non guéries.

C’est par exemple se réfugier dans le silence ou la méditation pour ne pas ressentir la colère. C’est s’absorber dans la “conscience pure” pour ne pas affronter sa propre honte ou son sentiment d’abandon. Welwood observe que nombre de personnes engagées sincèrement sur un chemin d’éveil finissent, sans le vouloir, par contourner l’essentiel : leur humanité.

Ce qu’il propose, au contraire, c’est de plonger avec douceur dans la blessure — non pour s’y noyer, mais pour l’illuminer de présence. Le bypass est un détour. La voie de guérison, elle, demande une plongée consciente dans ce que l’on fuit.

L’amour comme chemin de réalisation

Dans Love and Awakening, John Welwood propose une vision bouleversante de l’amour. Pour lui, l’amour n’est pas d’abord un besoin ou une demande. C’est un mouvement profond de reconnaissance de l’être — de soi à soi, puis de soi à l’autre.

L’amour véritable ne comble pas un manque, il révèle une plénitude. Il naît lorsque deux êtres se rencontrent non pas depuis leurs blessures, mais depuis leur essence. Ce type d’amour, dit Welwood, est rare. Mais il est guérisseur. Il ne cherche pas à sauver. Il ne fusionne pas. Il éclaire.

« Quand l’amour est vrai, il ne vous sauve pas. Il vous révèle. »

Dans les relations conscientes, il ne s’agit pas de demander à l’autre ce qu’il ne peut pas donner, mais de grandir ensemble dans un espace de vérité, où chacun peut être vu, touché, respecté — au-delà des masques.

Un héritage vivant

Aujourd’hui encore, le travail de John Welwood inspire de nombreux thérapeutes, coachs et enseignants spirituels. Il est une figure de référence dans les approches intégratives qui refusent de séparer psyché et âme, blessure et éveil, émotion et silence.

Son influence est perceptible dans les travaux de Tara Brach, de Thomas Hübl, de Richard Schwartz (créateur de l’IFS), et dans de nombreuses pratiques de pleine conscience incarnée.

Ses ouvrages — Toward a Psychology of Awakening, Love and Awakening, Journey of the Heart — sont des trésors pour qui cherche à vivre une spiritualité profondément humaine. Ils ne proposent pas un chemin vers le haut, mais un chemin vers l’intérieur. Un chemin où la lumière se découvre au cœur même de la vulnérabilité.

Ouvrages essentiels :

• Toward a Psychology of Awakening

• Love and Awakening

• Journey of the Heart

Ces livres, encore peu traduits en français, circulent largement parmi les chercheurs de vérité intérieure. Ils offrent un espace de réconciliation entre la blessure et la lumière, le cœur humain et la présence divine.